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1 000 € de plus grâce à un bélier qualifié

La prise de poids plus rapide, pour la descendance de ces « champions », s’est aussi accompagnée d’une plus faible consommation de concentrés sur la période d’engraissement : - 6,4 kg.

Investir dans un reproducteur mâle peut rapporter jusqu’à 3,60 € par agneau, soit plus de 1 000 € sur un lot de 300 agneaux, selon une étude de l’Institut de l’élevage.

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Acheter un bélier qualifié, c’est améliorer les résultats techniques de son élevage et par voie de conséquence son revenu. Sur un lot de 300 agneaux engraissés, le gain peut atteindre 1 000 €. Tels sont les résultats d’une étude conduite par l’Institut de l’élevage sur la descendance de béliers vendéens issus de la station de contrôle génétique en 2022 et 2023. « Les résultats auraient été similaires pour une autre race bouchère dont le schéma de sélection est comparable », précise Agathe Cheype, de l’Institut de l’élevage.

Deux lots de mâles comparés

Pour cette étude donc, la descendance des dix meilleurs béliers de la station d’évaluation a été comparée à celle des dix mâles moins bien classés. Une cinquantaine d’inséminations artificielles avec la semence de chacun des béliers des deux lots a été réalisée dans des élevages autour du centre Insem’Ovin, entreprise d’insémination située en Haute-Vienne.

Après le sevrage, l’ensemble des agneaux ont été rassemblés au centre d’engraissement d’Insem’Ovin où ils ont été allotés en fonction de leur sexe, poids et qualification de leur père. Tous étaient nourris avec un concentré du commerce et de la paille à volonté. Ils ont reçu un traitement anti-coccidien et contre les strongles de bergerie. L’objectif était d’abattre les femelles à partir de 33 kg et les mâles à partir de 39 kg.

Des croissances plus rapides

Au fil des pesées, les agneaux issus des meilleurs mâles étaient toujours plus lourds que ceux issus du bas du classement. À 30 jours, ils pesaient en moyenne, 600 g de plus. À 70 jours, leur avance avait plus que doublé pour atteindre 1,3 kg de plus en moyenne.

Résultat, le GMQ de la naissance à l’abattage était supérieur de près de 20 g par jour pour agneaux issus des meilleurs béliers. À l’abattage, ils étaient plus jeunes de plus d’une semaine (–8,4 jours). Le dépôt de gras était également moins important sur l’ensemble de la descendance des béliers issus du haut de la pyramide génétique.

La prise de poids plus rapide, pour la descendance des « champions », s’est aussi accompagnée d’une plus faible consommation de concentrés sur la période d’engraissement : 6,4 kg de moins. Même s’ils ont consommé 100 g de concentré en plus par jour pour atteindre le poids d’abattage requis, leur présence nettement plus courte en engraissement a largement compensé. Le besoin en paille est aussi réduit de 4,5 kg par agneau.

Au final, le solde sur coût alimentaire des agneaux issus des béliers possédant les meilleurs index est supérieur de 3,20 € à 3,60 € en fonction du coût de la paille. Lorsque la paille est produite sur l’exploitation, son coût est considéré comme nul dans le calcul du solde sur coût alimentaire. Sur une exploitation du Limousin, l’achat revient à environ 95 € la tonne alors que sur une exploitation de l’Ouest, moins éloignée des zones de production, l’approvisionnement est plus abordable à 75 €/t.

« Cette différence de solde sur coût alimentaire est directement liée à la génétique du bélier », poursuit l’experte. Les béliers les moins bien classés de l’étude disposent aussi d’un index souvent supérieur à celui des béliers « moyens » présents sur le marché. L’écart de gain aurait donc été plus important si l’étude avait comparé les béliers du haut de la pyramide avec les béliers « standards » du marché. L’enseignement de cette étude, c’est que la sélection rapporte rapidement, dès la première génération. « Ne pas actionner ce levier, revient à prendre un risque important », insiste Agathe Cheype.

Bonne performance environnementale

Les performances environnementales de la descendance des béliers les mieux indexés sont par ailleurs meilleures. Grâce à leurs résultats techniques (engraissement plus court, moindre consommation d’aliment, moins de fumier produit, moins d’achats d’aliment), ils émettent moins de gaz à effet de serre (–12 %) et moins d’ammoniac (–10 %).

Leur production mobilise moins d’énergie (–8 %) et leur performance nourricière (nombre de personnes nourries/100 kg d’agneaux) est supérieure de 3 % par rapport à celle de la descendance des béliers les moins bien classés.

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